Le haut-responsable du Vatican pour les migrations a exhorté lundi les électeurs européens à "se souvenir de leurs racines migratoires", invitant à une attitude plus "fraternelle" vis-à-vis des exilés, quelques jours avant un scrutin qui devrait consacrer une montée en puissance de l'extrême droite.
"Il serait utile que les Européens se souviennent de leurs racines migratoires (...) C'est dommage qu'au bout d'une ou deux générations, une famille [les] oublie", a déclaré le cardinal canadien Michael Czerny, préfet (N.1) du dicastère (ministère) pour le service du développement humain intégral, chargé de la justice sociale et des migrations.
"Souvent, la propagande ou l'idéologie laissent à penser que le migrant fuit pour le plaisir ou l'aventure: c'est faux, faux, faux. Il est regrettable qu'on doive continuer d'insister là-dessus", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Il est très important de comprendre ce que signifie être poussé par la réalité, par l'histoire, pour fuir", a encore plaidé le cardinal.
Mgr Czerny, un jésuite lui-même né en Tchécoslovaquie, s'exprimait à l'occasion de la présentation du message du pape François pour la Journée mondiale des migrants, qui aura lieu le 29 septembre.
Il a aussi invité à reconnaître les migrants comme des "frères et sœurs", une manière de "changer complètement" de perspective sur ce dossier brûlant constituant l'un des enjeux majeurs du scrutin qui se tiendra du 6 au 9 juin dans les 27 États membres de l'Union européenne (UE).
"Il est facile de dire : La migration est une crise mondiale. C'est faux et stupide mais cela fait peur", a-t-il mis en garde, alors que les sondages prédisent une progression des forces nationalistes, eurosceptiques et d'extrême droite, dont certains mouvements mènent des campagnes de désinformation en ligne, notamment sur l'immigration.
Dans son message, le pape argentin de 87 ans, qui ne cesse de plaider pour la cause des réfugiés depuis son élection en 2013, a de nouveau exhorter à aider et accueillir "ceux qui ont dû quitter leur terre à la recherche de conditions de vie décentes".
La Rédaction (avec AFP)